Grève à Carrefour Market Moutiers
Samedi 17 Avril , une partie du personnel de l’établissement Carrefour Market à Moûtiers a débrayé et tenu un piquet de grève devant le supermarché, pour informer la clientèle de leur action menée avant tout pour les salaires.
Le gouvernement a augmenté le SMIC de 2,2 % en octobre 2021, puis 0,9 % en janvier 2022, et probablement 2,65 % au 1er mai. Les négociations salariales ont été arrêtées unilatéralement par la direction et les grévistes demandent leur reprise afin d’obtenir un salaire décent, et de meilleures conditions de travail.
La proposition de la direction d’augmenter les salaires de 1,6 % sans rétroactivité, à compter du 1er mars, a été refusée par le personnel et les délégués syndicaux, car jugée insuffisante par rapport à l’inflation et l’augmentation du coût de la vie (hausse des prix de la consommation de +3,6 % en février 2 022 et + 4,5 % en un an selon les chiffres donnés par les grévistes).
25 ans d’ancienneté, treize centimes de plus que le Smic
Après ce refus, la direction a décidé d’appliquer 1,2 % d’augmentation aux salariés, ce qui explique leur colère. « Avec 35 ans d’ancienneté, je ne perçois que 1 400 euros environ de salaire par mois pour 36,75 heures par semaine de temps plein », déplore une salariée.
Une autre renchérit qu’avec 25 ans d’ancienneté, elle ne gagne que treize centimes de plus de l’heure par rapport au taux horaire du Smic. Toutes se plaignent du fait que c’est bien peu « alors que le groupe Provencia a fait de gros bénéfices et que les actionnaires se sont partagé d’importants dividendes », regrette une gréviste.
Elles rappellent que le personnel a fait des efforts pendant la crise du Covid en étant au front au plus gros de la pandémie, qu’elles travaillent sept jours sur sept, même les jours fériés, exceptés le 1er mai, Noël et le Jour de l’an, et que leur vie familiale et sociale passe au second rang.
Les salariés soulèvent la question du remplacement du personnel absent, en expliquant que le nombre de renforts saisonniers a baissé et que très souvent elles doivent pallier ces absences en plus sur les postes de caissières, employés commerciaux, vendeurs… « C’est le personnel présent qui fait le travail des absents », conclut une gréviste.
Les réponses de la direction
Contacté par téléphone, Jean-Jacques Signoux directeur des ressources humaines du groupe Provencia franchisé Carrefour Market, précise : « Chaque année, les négociations annuelles obligatoires sont ouvertes en janvier, l’objectif étant d’aboutir à un accord avec les représentants du personnel et les délégués syndicaux.
Cette année, ceux-ci ont souhaité prendre plus de temps que d’habitude et les négociations se sont terminées le 23 mars dernier.
Nous avons proposé 1,6 % à compter du 1er mars, en tenant compte de l’augmentation du Smic de janvier. Cela correspondait à la moyenne de l’inflation sur l’année 2021, qui est de 1,64 %.
Face au refus des représentants du personnel de signer l’accord, la direction a pris la décision d’une augmentation générale de 1,2 %.
Il est faux de dire que les salariés au sein de notre groupe sont rémunérés au Smic. En effet, avec les divers avantages accordés, comme le treizième mois, la prime d’assiduité, la participation au bénéfice, la participation du groupe à la mutuelle, la remise sur les achats, les huit heures de pauses rémunérées, nous arrivons à une rémunération sur 14,77 mois au lieu de 12 et 4 400 euros brut de plus par an par rapport au Smic. »