Le site FerroPem de La Léchère va fermer, 226 postes supprimés
Les employés ont été fixés ce lundi 15 novembre : le groupe FerroGlobe a décidé la fermeture de l’usine de Château-Feuillet, entraînant la suppression de 226 postes en Savoie.
Le face-à-face est sous haute tension. Le temps suspendu dans une salle de réunion de l’hôtel Best Western de Chambéry, théâtre du comité central d’entreprise de FerroGlobe.
Assis derrière son ordinateur, un représentant de FerroGlobe est assailli de questions par des dizaines d’employés de l’usine de Château-Feuillet sur le devenir du site et l’avenir de 226 postes en Savoie (221 à la Léchère, 5 à Chambéry). De longues minutes s’écoulent. Aucune réponse de la part du dirigeant… « Ce que vous prouvez, c’est que vous vous foutez de nous.
On n’est que des chiffres dans vos reliques comptables », lâche un salarié.
Quelques minutes auparavant, la direction du groupe américano-espagnol (propriétaire du site FerroPem de La Léchère, qui fabrique du silicium) a annoncé aux représentants du personnel le maintien de l’activité à l’usine des Clavaux, à Livet-et-Gavet, et la poursuite du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en Savoie :
“L’adaptation de notre projet de restructuration permettrait de maintenir 129 emplois aux Clavaux et d’en créer 25 ouverts au reclassement interne. […]
L’impact social serait réduit de 355 à 226 postes supprimés, incluant uniquement le site de Château-Feuillet et le siège à Chambéry”.
Cette note a provoqué l’ire des personnels, qui manifestaient devant l’hôtel. Dans l’incertitude depuis plus d’un an, les salariés ont pris un coup de massue, d’autant que la production du ferro-silico-calcium sera transférée de Château-Feuillet en Isère.
« Maintenant, il va falloir qu’on se batte pour la reprise du site », lançait Mustapha Haddou, le secrétaire du comité central d’entreprise, déplorant que la direction ne réponde pas de façon claire sur la présence de plusieurs repreneurs potentiels.
« Ce serait un gâchis total qui va coûter cher à la collectivité »
« Après avoir refusé l’activité partielle de longue durée et maintenant des prêts proposés par l’État, le groupe feint de mettre en œuvre une obligation de la loi Florange (chercher un repreneur) mais est sur la réserve de voir un autre producteur venir sur le marché. On cible désormais l’État comme interlocuteur », indiquait le délégué syndical CGT.
« C’est un moment désagréable, pour les annonces et la méthode, dépourvue d’humanité.
L’option reprise est sortie du radar, ce qui est catastrophique », déplorait le conseiller régional et maire de Moûtiers, Fabrice Pannekoucke. « Arrêter la filière, ce serait un gâchis total qui va coûter cher à la collectivité », témoignait Bernard Gsell, maire délégué de Nâves.
« Les nombreuses réunions avec le gouvernement et la reprise des cours du silicium nous laissaient penser qu’une remise en marche des fours était possible. Il faut mobiliser tous les moyens pour une reprise pérenne », complétait le député Vincent Rolland. Ce sera un des enjeux de l’assemblée générale publique, vendredi 19 novembre à 10h au village 92 de La Léchère.
« Il faut que l’État aide à la reprise du site par un investisseur durable, dans la stratégie de réindustrialisation de la France, que je soutiens.
Nous sommes tous mobilisés pour défendre l’emploi industriel dans nos vallées », assurait Hervé Gaymard, le président du Département.