Albertville: les agents de La Poste se mettent en grève contre un nouveau plan de restructuration
Ce mardi, le mouvement est national.
Les salariés se battent pour l’augmentation des salaires et la préservation des emplois.
À Albertville, c’est la restructuration du centre courrier qui est visée avec, estiment les grévistes, une dégradation des conditions de travail et du service aux usagers.
La scène a quelque chose de surréaliste : face aux agents grévistes de la Poste, un délégué syndical propose : « Notre cheval de bataille, ça va être de bien respecter les horaires ! Commencer à l’heure, finir à l’heure et prendre les pauses ».
De rentrer dans le rang donc ?! « Cela permettra à la direction de se rendre compte qu’il est impossible de remplir notre mission ».
Il faut dire qu’avec 8 postes en moins (7,74 très exactement), les postiers craignent ne pas pouvoir respecter les cadences déjà élevées qu’on leur impose.
« Cette réorganisation qui implique un grand chamboulement survient avant la période de Noël et les soldes d’hiver.
Nous aurons plus de courriers à distribuer sur des tournées rallongées.
Il faudra aller encore plus vite et dépasser notre temps de travail si l’on veut tout distribuer, sachant que lorsque l’on déborde d’une heure, ça ne nous est pas payé, c’est compris dans le temps de travail ».
« On n’en peut plus, complète une mère de famille, ça devient difficile d’organiser notre vie ».
« Et puis, ajoute une autre, il faut savoir que nous fonctionnons à flux tendu. Il suffit qu’un agent soit absent pour que la
machine s’enraye ».
« Nous subissons alors la pression de la direction pour assurer malgré tout dans les temps toutes les tournées ». « On n’en peut plus » Un syndicaliste prend la parole : « Pas question de céder à la pression.
Nous avons lancé un préavis de grève illimité exigeant le retrait de cette restructuration.
Tant que la direction ne nous aura pas entendus, nous devons être en mouvement.
S’ils mettent la pression, on s’arrête une heure ou deux de travailler. Et si nous n’avons pas de nouvelles dans la semaine, alors il faudra se remobiliser ».
À noter que les agents ne s’opposent pas radicalement à la réorganisation des tournées, ils exigent son report après le rush hivernal et demandent à ce qu’elle soit remise à plat : « Nous refusons la suppression des postes de travail et la séparation des travaux intérieurs et des travaux extérieurs avec la mise en place des tournées sacoches », indiquent-ils dans une motion remise au directeur ce mardi.
« La séparation intérieure/extérieure, expliquent-ils, c’est de se projeter dans un système où les agents ne font soit que du tri, soit que les tournées ».
Contacté, le directeur du centre de tri renvoie sur le service de communication de la Poste, telle que l’exige la procédure… ce qui est bien dommage, car si un élément de la hiérarchie peut avoir une analyse objective de la situation, c’est bien lui et pas les communicants à Lyon.